
Port-au-Prince, 13 mai 2025 — Le spectre d’une nouvelle crise de carburant plane sérieusement sur Haïti. Dans une correspondance adressée au Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, l’Association des Professionnels du Pétrole et de l’Énergie (APPE) tire la sonnette d’alarme. Le secteur pétrolier, déjà fragilisé, se trouve aujourd’hui à la limite de ses capacités, confronté à une insécurité galopante qui entrave gravement ses opérations.

L’APPE dénonce le contrôle exercé par des gangs armés sur les axes routiers reliant Port-au-Prince au reste du pays, empêchant la libre circulation des produits pétroliers. Transporteurs et chauffeurs sont quotidiennement confrontés à des menaces, des pressions et des risques de mort, compromettant l’acheminement du carburant. Malgré les efforts soutenus pour maintenir l’approvisionnement, les ressources humaines, matérielles et logistiques du secteur sont désormais à bout.

Les professionnels du pétrole préviennent : sans intervention immédiate et efficace de l’État pour garantir un minimum de sécurité, c’est l’ensemble de la chaîne logistique pétrolière qui risque de s’effondrer. Cela entraînerait une paralysie totale du secteur, avec des répercussions catastrophiques sur l’économie haïtienne.
Ils réclament une rencontre urgente avec le gouvernement pour discuter de mesures concrètes, permettant aux compagnies pétrolières de continuer à importer, stocker et distribuer les carburants en toute sécurité.
À la lumière de cette lettre, il est raisonnable de craindre une nouvelle rareté de carburant dans les jours ou semaines à venir si les autorités n’agissent pas rapidement. Une telle crise pourrait paralyser les transports, affecter la production d’électricité et amplifier encore les difficultés économiques déjà criantes.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement. En l’absence d’une réponse rapide et décisive, le pays pourrait replonger dans une situation de blocage énergétique aux conséquences dramatiques pour la population.