
Port-au-Prince, 10 juillet 2025 — Alors que la Task Force sécuritaire annoncée par le gouvernement est déjà en opération, et que des agents liés à la firme militaire privée Blackwater seraient présents en Haïti depuis avril, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé s’envole pour Washington ce vendredi 11 juillet, officiellement pour solliciter un appui ciblé des États-Unis en matière de sécurité nationale.
Ce déplacement de trois jours, accompagné de Mario Andrésol, Secrétaire d’État à la Sécurité publique, et de Frédéric Leconte, ancien directeur central de la DCPJ, intervient alors que des dispositifs sécuritaires non conventionnels sont déjà en place, dans une relative discrétion.
Plusieurs sources sécuritaires évoquent depuis des semaines la présence en Haïti de contractuels étrangers opérant dans le cadre d’un accord confidentiel, dans le but de renforcer certaines opérations sensibles. Bien que non officiellement confirmée, l’implication d’une structure liée à Blackwater est régulièrement mentionnée.
Depuis le lancement de la Task Force, le Premier ministre avait clairement affiché son intention d’aller au-delà des réponses classiques face à la crise sécuritaire. Ce recours à des entreprises militaires privées semble s’inscrire dans cette vision, jugée pragmatique par certains, inquiétante par d’autres.
La visite officielle à Washington pourrait donc viser non seulement un soutien logistique et financier, mais aussi une forme de caution politique à une stratégie déjà enclenchée, sans consultation nationale ni débat public.
À l’heure où la population demande des résultats immédiats, le gouvernement choisit une approche discrète mais offensive, misant sur des partenariats hybrides. Mais cette démarche soulève une question cruciale : jusqu’où l’État est-il prêt à aller pour rétablir la sécurité, et à quel prix pour la souveraineté ?