
Quelques jours à peine avant de dire « oui » à Annie Thamar Garçon lors d’une cérémonie fastueuse tenue le dimanche 3 août dans les jardins de Djoumballa, Smith Augustin, conseiller au sein du Conseil présidentiel de transition (CPT) et ancien ambassadeur d’Haïti en République dominicaine, a été impliqué dans un nouvel épisode controversé.
Le vendredi 1er août, il a été intercepté au poste frontalier de Dajabón par les autorités dominicaines, accusé d’avoir dissimulé la véritable nature de son déplacement. Alors qu’il avait déclaré se rendre brièvement à Dajabón, les services de renseignement dominicains ont établi qu’il s’était en réalité rendu jusqu’à Santo Domingo, sans en informer ni obtenir l’autorisation du CPT.
Selon des informations concordantes, son passeport avait été tamponné à l’entrée du territoire dominicain sous prétexte d’une visite courte. Mais à son retour, alertées de son passage dans la capitale dominicaine, les autorités ont procédé à une vérification approfondie. Son document de voyage a été tamponné de nouveau, cette fois contre sa volonté, confirmant son entrée et sa sortie du pays.
Ce déplacement, qualifié de « clandestin » par une source diplomatique, enfreint les règles internes du Conseil présidentiel, lesquelles exigent une déclaration formelle pour tout voyage à l’étranger entrepris par un haut fonctionnaire. L’incident, survenu à la veille même de son mariage, suscite des interrogations sur l’usage des privilèges liés à sa fonction et sur l’opacité persistante au sein du pouvoir de transition.
Le Conseil présidentiel de transition, déjà fragilisé par des accusations de manque de transparence, n’a émis aucun commentaire sur l’affaire. Une attitude qui rappelle celle adoptée lors d’un précédent scandale en octobre 2024, dans lequel Smith Augustin, avec deux autres conseillers, avait été accusé d’avoir exigé une somme de 100 millions de gourdes en échange de leur appui à la réélection du président du conseil d’administration de la Banque nationale de crédit. Là encore, silence radio de la part du CPT.
Après plusieurs heures de retenue par les autorités dominicaines, Smith Augustin a finalement été relâché grâce à l’intervention de l’ambassade haïtienne à Santo Domingo. Il a pu regagner Haïti avant de célébrer son mariage en grande pompe, comme si de rien n’était.
Mais une question demeure : pourquoi un conseiller présidentiel, à quelques heures de son union, aurait-il pris le risque de dissimuler un simple voyage ? Était-ce réellement une escapade privée, ou y avait-il autre chose derrière ce détour non déclaré ? En l’absence de réponses, le doute persiste, et l’ombre du scandale continue de planer sur une transition déjà fragilisée.