
Port-au-Prince, 2024 – Le centre-ville de la capitale haïtienne, autrefois cœur battant du commerce et de la culture, est aujourd’hui une zone morte, abandonnée aux gangs qui y règnent en maîtres. Pourtant, en 2010, un projet gouvernemental ambitieux envisageait déjà sa transformation radicale. Un lien existe-t-il entre cette expropriation massive et la situation actuelle ?
2010 : Le grand projet de reconstruction
Le 3 septembre 2010, sous le gouvernement Préval-Bellerive, un arrêté d’utilitépublique déclarait expropriables toutes les propriétés d’un vaste périmètre (rues des Césars, Saint-Honoré, Capois et la mer). Objectif affiché : reconstruire un centre-ville moderne après le séisme.
- 15 jours seulement étaient accordés aux propriétaires pour présenter leurs titres.
- Les pelleteuses ont rapidement rasé des quartiers entiers.
- Un Comité de facilitation de la reconstruction était créé pour piloter le projet.
Mais qu’est-il advenu de cette promesse ?
Aujourd’hui, le centre-ville est déserté, non par des urbanistes, mais par des gangs armés qui en ont fait leur fief. Les rares bâtiments encore debout sont squattés ou détruits. Les rares habitants qui restent vivent dans la terreur.
- Commerce anéanti : Les grandes enseignes ont fui.
- Patrimoine en ruine : Le Palais national, la Cathédrale, le Marché en fer… tout est à l’abandon.
- Zones rouges : Les gangs contrôlent l’accès, même pour les secours.
Question brûlante : Ce chaos était-il le projet ?
Certains observateurs s’interrogent :
- L’expropriation massive a-t-elle facilité la désorganisation urbaine qui a profité aux gangs ?
- Le vide institutionnel post-2010 a-t-il laissé le champ libre à leur implantation ?
- Ou simplement, l’État a-t-il abandonné ses citoyens, laissant le centre-ville sombrer ?
À qui profite le crime ?
Entre promoteurs immobiliers, politiques inachevées et gangs, le centre-ville de Port-au-Prince est devenu le symbole d’un échec collectif. La reconstruction promise n’a jamais eu lieu… sauf pour les armes et la violence.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
L’expropriation de 2010 a-t-elle ouvert la voie à la prise de contrôle par les gangs ?
Qui est responsable de cette tragédie urbaine ?