
Face à l’emprise croissante des gangs sur la capitale, les autorités haïtiennes misent de plus en plus sur l’usage de drones armés pour regagner le contrôle du territoire. Plus de 85 % de la région métropolitaine de Port-au-Prince serait sous la domination ou l’influence de groupes criminels. Malgré les critiques venues de l’étranger, une grande partie de la population perçoit cette stratégie comme une avancée décisive dans la lutte contre l’insécurité.
Selon des estimations non confirmées, ces opérations auraient permis de neutraliser plus de 300 individus liés aux gangs. Ces frappes sont supervisées par une cellule spéciale rattachée à la Primature, en collaboration avec des partenaires privés.
Néanmoins, cette approche soulève des préoccupations au niveau international. Le Canada, fournisseur d’équipements à la PNH, exige des garanties sur l’usage encadré de ces armes, tandis que l’ONU insiste sur le respect des règles de guerre, surtout dans les zones habitées. L’expert William O’Neill rappelle que tout recours à la force doit répondre à des critères stricts de proportionnalité et de nécessité.
Le président du Conseil de transition, Fritz Alphonse Jean, défend cette tactique, affirmant que le pays est confronté à une guerre non conventionnelle et que les drones sont devenus des outils essentiels pour libérer les zones occupées.
Fait inquiétant, les gangs utilisent également cette technologie pour espionner les forces de l’ordre ou préparer leurs attaques, accentuant la dimension technologique du conflit.
Avec plus d’un million de déplacés, Haïti fait face à un dilemme complexe : comment rétablir la sécurité sans violer les normes internationales ? Pour beaucoup, les drones kamikazes sont à ce jour l’unique soutien concret aux opérations sur le terrain.