
L’Artibonite, autrefois grenier du pays, est désormais l’un des épicentres les plus inquiétants de l’insécurité en Haïti. Entre les rafales de balles qui déchirent le silence des campagnes et l’impuissance apparente des autorités, la Vallée de l’Artibonite s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos. Liancourt, commune devenue tristement célèbre pour ses affrontements répétés entre forces de l’ordre et groupes armés, a une nouvelle fois été le théâtre de violences meurtrières ce mardi 22 juillet 2025.
Deux policiers de l’Unité Départementale de Maintien d’Ordre (UDMO), Jean Louis Daniel et Darius Daniel, ont été tués dans des échanges de tirs avec des bandits armés à Liancourt. Un autre agent, Mertus Fegensly, est porté disparu. Jusqu’à 7h35, ce mercredi matin, aucune information n’a permis de retrouver sa trace.
L’attaque s’est produite à seulement un kilomètre du commissariat de police de la commune, illustrant la témérité des groupes armés, mais aussi le niveau de vulnérabilité des institutions étatiques dans la zone.
Interrogé sur la situation, Lionel Lazarre, coordonnateur du Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH-17), a tenu à préciser que malgré cette énième tragédie, “la Police n’a pas abandonné Liancourt.” Une déclaration qui sonne comme un cri de défi, mais qui ne rassure guère une population abandonnée depuis longtemps à elle-même.
Alors que les bandits contrôlent les routes, dictent leur loi, pillent, violent et tuent en toute impunité, les déclarations de maintien de présence policière deviennent de plus en plus difficiles à croire. Car dans cette guerre asymétrique où l’État recule à chaque assaut, une question persiste : qui tient réellement les rênes de la Vallée de l’Artibonite ?