
Depuis son départ discret d’Haïti en mars 2024, l’ancien Premier ministre Ariel Henry est devenu une figure presque fantomatique dans l’actualité politique. À l’époque, il avait quitté le pays pour se rendre au Kenya, dans un contexte de tension extrême, alors que les gangs multipliaient les offensives et que son autorité était de plus en plus contestée. Depuis, plus aucune apparition publique et aucune communication officielle n’ont été enregistrées. Le peuple haïtien, à bout de patience et de confiance, avait exprimé massivement son refus de le voir revenir au pouvoir. Le message était clair : “Ariel pa ka tounen”.
Mais alors, qu’est-il devenu ?
Des rumeurs persistantes évoquent qu’Ariel Henry serait toujours à l’étranger, vraisemblablement entre les États-Unis et un pays d’Afrique de l’Est. Certains rapports non confirmés parlent de demandes de résidence temporaire sous couvert de protection diplomatique. D’autres, plus inquiétants pour lui, font état de dossiers en cours autour de complications migratoires, notamment si son visa diplomatique est désormais caduc, vu l’effondrement du gouvernement qu’il dirigeait.
Avec la restructuration de la transition politique en Haïti, notamment la mise en place du Conseil présidentiel et l’annonce d’élections à venir, le retour d’Ariel Henry semble non seulement improbable, mais politiquement et socialement explosif. Les appels à la justice, les accusations de mauvaise gestion, voire de complicité passive face à la montée des gangs, pourraient resurgir si l’ancien chef du gouvernement tentait une réapparition.
D’un point de vue immigration, sa situation reste floue. S’il n’est plus considéré comme un chef d’État actif, il perd automatiquement ses privilèges diplomatiques, ce qui le mettrait en position vulnérable dans n’importe quel pays où il séjourne. En cas de demande d’asile ou de résidence, les autorités locales pourraient soulever des questions sur son rôle durant la crise haïtienne. Et dans certains cercles, on se demande déjà : Ariel Henry pourrait-il être expulsé ou même livré à la justice haïtienne ?
Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir s’il reviendra, mais s’il pourra éviter la déportation. En silence, loin des caméras, le sort d’un ancien Premier ministre semble se jouer dans les couloirs de l’immigration internationale. Et si l’homme est absent, son fantôme continue de planer sur l’avenir incertain d’Haïti.