
L’inspecteur de police Pierre Jean Philippe, surnommé “Pipo”, a été interpellé ce mardi 24 juin par les forces de l’ordre. Il est accusé de complicité présumée dans l’attaque brutale menée contre la commune de La Chapelle par la coalition criminelle “Viv Ansanm”, dans la soirée du dimanche 22 juin.
Selon une source au sein de la Coordination de presse et des relations publiques de la Police nationale d’Haïti (CPRP/PNH), des éléments extraits de ses données téléphoniques personnelles laissent entrevoir une implication directe dans la planification de l’assaut. Des échanges fréquents avec des membres identifiés du gang ont été recensés, alimentant les soupçons déjà présents chez ses collègues.
« Il affichait un comportement inhabituel, notamment une nervosité constante », a confié un agent basé dans la zone. Interpellé puis placé en garde à vue au commissariat de Pat Chwal, l’inspecteur n’a pas su justifier ses contacts avec certains assaillants, malgré les interrogatoires répétés des enquêteurs.
Son transfert vers la capitale est déjà en cours de préparation. Il sera remis aux autorités judiciaires centrales et devrait être acheminé par hélicoptère dans les prochaines heures.
Pendant ce temps, la situation reste explosive à La Chapelle. Le commissariat local a été entièrement incendié lors de l’attaque, poussant des centaines de familles à fuir la commune. Face à ce climat de chaos, les autorités de Saint-Marc exigent l’ouverture d’une enquête approfondie pour identifier toutes les complicités internes qui ont pu faciliter cette offensive coordonnée.
Dans le Bas-Artibonite, la population exprime sa colère contre les unités spécialisées de la PNH et les forces de la Mission multinationale d’appui à la sécurité, accusées d’inaction. En parallèle, des groupes de civils armés regroupés sous la bannière de la Résistance de Chandèl poursuivent leurs affrontements contre les gangs « Talibans ».
Interrogés à propos de l’arrestation de l’inspecteur Pierre Jean Philippe, les leaders de la résistance saluent l’initiative, tout en exigeant une purge au sein de la PNH. « Pipo n’est que la partie visible de l’iceberg. Il faut éradiquer tous les policiers qui ont trahi la nation », ont-ils martelé.
Cette arrestation relance les inquiétudes quant à l’infiltration de la police par des réseaux criminels, dans un contexte sécuritaire de plus en plus alarmant.