Dajabón, République dominicaine — Une nouvelle vague de tensions frappe la communauté haïtienne vivant à Dajabón, à la frontière entre Haïti et la République dominicaine. Le maire de la ville, Santiago Riverón, a officiellement annoncé qu’un délai de cinq jours a été accordé à tous les ressortissants haïtiens pour quitter la zone. Passé ce délai, ils seront purement et simplement expulsés, avec l’appui d’agents de l’immigration dominicaine, déployés dans les quartiers concernés.
Cette mesure drastique suscite une vive inquiétude au sein de la diaspora haïtienne en République dominicaine et dans les milieux de défense des droits humains. Elle intervient dans un climat tendu, où les actes d’intimidation, de discrimination et de traitements humiliants à l’encontre des Haïtiens se sont multipliés ces dernières années.
Mais ce qui choque davantage encore, c’est le silence glaçant des autorités haïtiennes. Ni le Premier ministre ni le ministre des Affaires étrangères ne se sont publiquement exprimés sur le sort de leurs concitoyens, laissant transparaître un désintérêt total face à ce qui s’apparente à une expulsion collective brutale et injustifiée.
Pendant ce temps, des familles haïtiennes vivent dans l’angoisse, sans réelle protection diplomatique, exposées à une expulsion forcée qui pourrait se traduire par des violences ou des séparations familiales.
Cette situation met en lumière une fois de plus l’urgence d’une politique migratoire régionale plus humaine et équilibrée, mais aussi la nécessité, pour l’État haïtien, d’assumer son rôle de défenseur des droits de ses citoyens à l’étranger, en particulier dans les moments de crise.