
Alain Richard Lerebours a été froidement abattu à son domicile, samedi soir, dans des circonstances violentes, à la suite d’une altercation avec un inspecteur de police. Le drame s’est produit rue Faustin 1er, à Delmas 65, plongeant sa famille et son entourage dans l’effroi.
Selon le témoignage de son épouse, Darline Sauval, Alain s’apprêtait à fermer la barrière de leur maison vers 21 heures lorsque l’inspecteur Pierre Guerson, accompagné d’un commando armé, a fait irruption. Une dispute éclate, et les événements prennent rapidement une tournure tragique.
L’inspecteur aurait tiré le premier, et Alain aurait riposté. Un renfort mené par un certain Dominique Alex serait ensuite intervenu. Après une fusillade, Alain, grièvement touché au poumon, a eu le temps d’informer son épouse de sa blessure.
Malgré les tentatives désespérées de Darline pour le conduire à l’hôpital, les assaillants ont bloqué toute assistance, déclarant qu’il « n’était pas un policier ». Ce n’est qu’après le constat d’un juge de paix qu’une ambulance est intervenue, emportant le corps vers une destination encore inconnue.
Les hommes armés ont fouillé la maison avant de remettre à la veuve une carte censée lui permettre de réclamer ultérieurement le corps de son mari. Darline Sauval, cadre au Ministère des Affaires étrangères, a elle-même été blessée par balle au bras, mais son état n’est pas jugé critique.
Mariés depuis cinq ans et sans enfant, le couple vivait à Delmas depuis près de neuf ans. Darline, qui a grandi dans le quartier, a déclaré que les tensions entre son mari et l’inspecteur Guerson s’étaient fortement aggravées ces derniers temps.
Cette exécution sommaire relance une fois de plus le débat sur les violences policières et l’impunité des forces de l’ordre en Haïti. La population exige des réponses claires et une enquête transparente pour établir les responsabilités dans ce drame.