
Me André Michel, ancien opposant farouche devenu soutien éclairé du pouvoir, a encore frappé. Dans un tweet soigneusement épinglé, l’avocat-politicien a salué avec enthousiasme la décision du Département d’État américain de déporter les résidents permanents américains soupçonnés d’avoir des liens avec la coalition terroriste Viv Ansanm.
Un ton martial, une indignation calibrée, et une rhétorique sans nuance : “Pas de considération pour les alliés des gangs ! Pas de dialogue avec les gangs !”, clame-t-il, avant de conclure avec vigueur : “Fòk nou detwi gang teworis yo”. On croirait presque à un discours de mobilisation d’un général en temps de guerre. Sauf que, pour l’instant, aucun gang ne semble réellement trembler.
Ce cri de guerre numérique intervient alors que les liens réels ou supposés entre certaines personnalités haïtiennes et les groupes armés font l’objet de spéculations intenses, mais rarement de preuves ou de condamnations. Ironie du sort, ceux qui applaudissent aujourd’hui l’intervention américaine dénonçaient hier avec force toute ingérence étrangère dans les affaires d’Haïti.
Mais les temps changent. Le vent tourne. Et les tweets aussi.Désormais, le soutien à l’expulsion d’Haïtiens des États-Unis devient un acte de bravoure patriotique. Lutter contre les gangs ? Bien sûr. Mais faut-il rappeler que plusieurs de ces “alliés” des gangs circulaient librement dans les sphères politiques, souvent bien accompagnés ?
Reste à voir si après les déclarations, viendra l’action. En attendant, les gangs continuent d’opérer en toute tranquillité, pendant que sur X (anciennement Twitter), on mène une guerre… à coups de posts épinglés.